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Les « aliments bleus » peuvent améliorer l’impact environnemental de notre régime alimentaire

septembre 20, 2021

Le coordinateur de l’impact des gaz à effet de serre de l’ASC, Robert Parker, a participé à une nouvelle étude publiée cette semaine dans Nature. Celle-ci présente pour la première fois une évaluation détaillée des différentes pressions environnementales de la production d’aliments aquacoles, aussi appelés « aliments bleus ». Cette étude historique a prouvé le potentiel important des produits issus de l’aquaculture responsable, s’ajoutant au nombre d’espèces qui exercent déjà une pression limitée sur l’environnement, comme les algues, les bivalves et certaines carpes. La recherche, intitulée « Environmental assessment of Blue Food », était l’un des cinq premiers articles scientifiques publiés dans le cadre du Blue Food Assessment (BFA). Le document peut être consulté dans la revue Nature et en ligne.

La plupart des aliments aquacoles ont une meilleure performance environnementale que le poulet

Cette évaluation des différentes pressions environnementales causées par les aliments aquacoles est la plus complète et systématique qui existe à ce jour, couvrant près des trois quarts de la production mondiale, et s’appuyant sur des études rapportant les données de plus de 1 690 fermes aquacoles et 1 000 pêcheries dans le monde.

L’article constate que les algues et les bivalves d’élevage, tels que les moules et les huîtres, génèrent le moins d’émissions de gaz à effet de serre et de nutriments et utilisent le moins de terre et d’eau. Sans surprise, la pêche entraîne également peu de rejets de nutriments et utilise peu d’espace terrestre et de ressource en eau. Pour certaines espèces, comme pour les sardines et la morue, les émissions de gaz à effet de serre sont moins élevées que les poissons d’élevage, mais elles sont plus élevées pour d’autres espèces comme les poissons plats et les homards. Les poissons d’élevage couramment consommés, comme le saumon et la carpe, surpassent les autres espèces d’élevage sur plusieurs indicateurs environnementaux, tandis que la plupart des aliments bleus surpassent le poulet, qui génère des pressions environnementales similaires à celles du tilapia.

Vers une meilleure compréhension de l’impact de la production alimentaire sur le changement climatique

Robert Parker, l’un des co-auteurs de l’article, a récemment commencé à travailler à l’ASC en tant que coordinateur principal dédié aux émissions de gaz à effet de serre.

« Le changement climatique doit absolument être pris en compte pour comprendre l’impact environnemental de la production alimentaire, y compris pour les aliments issus de l’aquaculture et de la pêche » déclare-t-il. « Nous voulons encourager et soutenir la production d’aliments qui permettent de limiter le changement climatique. C’est déjà le cas de certains produits de la mer dont le coût climatique est bien inférieur à celui de nombreuses alternatives terrestres. Une recherche comme celle-ci est importante car elle peut aider à identifier les espèces qui ont des impacts plus importants et le type d’interventions nécessaires pour les faire avancer dans la bonne direction. »

Jessica A. Gephart, auteure principale et chercheuse à l’American University, a déclaré : « Avec la demande croissante en aliments bleus dans le monde, nous devons mieux comprendre quels sont les différents impacts environnementaux des différents aliments qui appartiennent à ce groupe très divers afin de nous assurer que notre régime alimentaire est nutritif mais aussi durable. »

Le potentiel des produits de la mer

Cette recherche et les mesures standardisées et systématisées qu’elle propose peut être utilisée pour comparer les impacts environnementaux des aliments bleus afin d’orienter la production future pour réduire au maximum les émissions et l’utilisation des ressources. Le document a également permis de souligner les potentiels d’amélioration pour certaines espèces, telles que la carpe et le chano, notamment via à une meilleure gestion des exploitations, des meilleurs taux de conversion alimentaire ou des innovations. La pêche peut également réduire ses émissions de gaz à effet de serre grâce à une meilleure gestion et à l’optimisation des engins de pêche.

Cette étude a comblé de nombreuses lacunes dans les études précédentes sur les stress environnementaux associés à la production alimentaire. Celles-ci qui excluent souvent les aliments aquacoles, et lorsqu’ils sont inclus, ils sont généralement agrégés, ce qui ne permet pas de distinguer la diversité des espèces et de leurs impacts. Cette étude pourra donc permettre aux entreprises, aux organismes de certification, aux ONG et à d’autres parties prenantes, y compris les consommateurs, de prendre des décisions plus éclairées sur la meilleure manière de soutenir les aliments aquacoles durables. Bien que les référentiels de l’ASC incluent déjà certains indicateurs sur émissions de GES, le travail de Robert Parker contribuera à améliorer nos exigences sur cet aspect indispensable de la production alimentaire responsable.

Confidental Infomation